Faillite personnelle : quels recours ?

Faillite personnelle : quels recours ? en Suisse

Face aux difficultés financières insurmontables, la faillite personnelle représente une réalité pour de nombreux citoyens en Suisse. Ce processus juridique, encadré par la Loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite (LP), offre diverses solutions aux particuliers submergés par leurs dettes. Contrairement aux idées reçues, la faillite n’est pas une fin en soi, mais plutôt un mécanisme légal permettant de restructurer sa situation financière. Les recours existants varient selon les circonstances personnelles, le montant des dettes et la situation professionnelle du débiteur. Notre étude d’avocats accompagne les particuliers dans l’identification et la mise en œuvre des procédures adaptées à leur situation spécifique, tout en veillant à préserver leurs droits fondamentaux durant cette période délicate.

Le cadre juridique de la faillite personnelle en Suisse

En Suisse, la faillite personnelle s’inscrit dans un cadre légal strict, principalement régi par la Loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite (LP). Contrairement à d’autres pays, le droit suisse ne distingue pas formellement la faillite des entreprises de celle des particuliers. Tout individu peut être déclaré en faillite, qu’il soit inscrit au registre du commerce ou non.

La procédure débute généralement par une poursuite pour dettes qui, si elle n’aboutit pas au paiement, peut conduire à une saisie ou, dans certains cas, à la faillite. Pour un particulier non inscrit au registre du commerce, la faillite n’est pas automatique et requiert des conditions spécifiques.

Conditions préalables à la faillite personnelle

Pour qu’un particulier soit déclaré en faillite en Suisse, plusieurs conditions doivent être remplies :

  • Une procédure de poursuite doit avoir été engagée contre le débiteur
  • Le débiteur doit se trouver dans l’une des situations prévues par la loi (insolvabilité manifeste, fuite du débiteur, actes frauduleux)
  • Pour les personnes non inscrites au registre du commerce, des conditions supplémentaires s’appliquent (art. 191 LP)

La faillite peut être prononcée à la demande du créancier, mais le débiteur lui-même peut solliciter sa propre mise en faillite en déclarant son insolvabilité. Cette démarche, connue sous le nom de « faillite volontaire », constitue parfois une option stratégique pour certains débiteurs.

Les conséquences juridiques d’une faillite sont multiples : saisie de tous les biens saisissables, limitation temporaire de certains droits civiques, inscription au registre des poursuites pour une durée de 5 ans. Ces effets font de la faillite une procédure sérieuse qui mérite une analyse approfondie des alternatives disponibles.

Notre étude d’avocats accompagne les particuliers dans l’évaluation de leur situation spécifique au regard du cadre juridique suisse, en identifiant les risques et opportunités que représente une procédure de faillite dans leur cas personnel.

Le sursis concordataire comme alternative à la faillite

Le sursis concordataire constitue l’une des principales alternatives à la faillite en droit suisse. Cette procédure, réglementée par les articles 293 à 336 de la LP, offre au débiteur un « temps de répit » pour restructurer ses dettes et trouver un arrangement avec ses créanciers.

Principes et fonctionnement du sursis concordataire

Le sursis concordataire permet au débiteur de bénéficier d’une période de protection pendant laquelle aucune poursuite ne peut être engagée contre lui (à quelques exceptions près). Cette période, initialement fixée à 4 mois, peut être prolongée jusqu’à 24 mois dans certains cas.

Durant cette phase, un commissaire nommé par le tribunal supervise la gestion des affaires du débiteur et l’élaboration d’un plan de redressement. L’objectif est de parvenir à un concordat, c’est-à-dire un accord entre le débiteur et ses créanciers qui peut prendre différentes formes :

  • Le concordat ordinaire (dividende) : le débiteur propose de payer un pourcentage de ses dettes
  • Le concordat par abandon d’actifs : les biens du débiteur sont liquidés au profit des créanciers
  • Le concordat de sursis : un simple report des échéances de paiement

Pour être homologué par le tribunal, le concordat doit être accepté par une majorité qualifiée des créanciers et offrir des garanties suffisantes quant à son exécution.

Le sursis concordataire présente plusieurs avantages significatifs par rapport à la faillite : il permet de préserver la réputation du débiteur, offre davantage de souplesse dans la restructuration des dettes, et peut aboutir à une remise partielle des créances.

Notre étude d’avocats possède une expertise pointue dans la négociation et la mise en œuvre de sursis concordataires. Nous accompagnons nos clients dans la préparation de leur requête, l’élaboration d’un plan de redressement crédible et les négociations avec les créanciers, maximisant ainsi leurs chances d’obtenir une solution favorable.

La procédure d’assainissement des dettes

En Suisse, l’assainissement des dettes constitue une approche structurée pour traiter les situations d’endettement avant qu’elles ne conduisent à la faillite. Bien que moins formalisée que le sursis concordataire, cette démarche peut s’avérer très efficace pour redresser durablement la situation financière d’un particulier.

Les étapes de l’assainissement des dettes

Une procédure d’assainissement des dettes comprend généralement les phases suivantes :

  • Analyse complète de la situation financière du débiteur (inventaire des dettes, revenus, charges)
  • Établissement d’un budget réaliste permettant de dégager une capacité de remboursement
  • Négociation avec chaque créancier pour obtenir des facilités de paiement (échelonnement, remise partielle)
  • Mise en place d’un plan de remboursement global
  • Suivi rigoureux de l’exécution du plan

Contrairement aux idées reçues, de nombreux créanciers préfèrent un arrangement négocié à une procédure de faillite, qui risque de leur faire perdre l’intégralité de leur créance. La clé d’un assainissement réussi réside dans la présentation d’un plan réaliste et équitable pour toutes les parties.

Plusieurs organisations spécialisées proposent des services de conseil en matière d’assainissement des dettes, comme Caritas ou le Centre social protestant. Toutefois, dans les situations complexes impliquant de multiples créanciers ou des enjeux juridiques particuliers, l’intervention d’un avocat spécialisé devient souvent nécessaire.

Notre étude d’avocats intervient régulièrement dans des procédures d’assainissement des dettes, apportant une valeur ajoutée significative par notre connaissance approfondie du droit des poursuites et notre capacité à négocier avec les créanciers. Nous veillons à structurer des solutions pérennes qui permettent à nos clients de retrouver une stabilité financière tout en respectant leurs obligations légales.

Les recours spécifiques pour les personnes physiques

Le droit suisse prévoit plusieurs recours spécifiquement adaptés à la situation des personnes physiques confrontées à des difficultés financières majeures. Ces mécanismes tiennent compte de la vulnérabilité particulière des individus et de la nécessité de préserver un minimum vital.

La protection du minimum vital

Lors d’une procédure de poursuite, la loi suisse garantit au débiteur le maintien d’un « minimum vital » insaisissable. Ce montant, calculé selon des directives cantonales, doit permettre au débiteur et à sa famille de subvenir à leurs besoins fondamentaux. Cette protection constitue une différence majeure entre la situation des particuliers et celle des entreprises dans les procédures d’exécution forcée.

En cas de saisie sur salaire, l’office des poursuites doit respecter scrupuleusement ce minimum vital. Tout prélèvement excessif peut faire l’objet d’une plainte auprès de l’autorité de surveillance.

L’acte de défaut de biens et ses effets

Lorsqu’une saisie ne permet pas de désintéresser intégralement le créancier, ce dernier reçoit un acte de défaut de biens (ADB). Ce document constate l’impossibilité actuelle de recouvrer la créance, mais ne l’éteint pas. Il présente plusieurs caractéristiques importantes :

  • Il se prescrit après 20 ans (contre 10 ans pour une créance ordinaire)
  • Il permet au créancier de relancer une poursuite si la situation du débiteur s’améliore
  • Il peut faire l’objet d’un rachat négocié, souvent à un prix très inférieur à la créance initiale

La gestion stratégique des actes de défaut de biens constitue un élément central dans la résolution des situations de surendettement.

Le droit à un nouveau départ

Contrairement à certains pays qui prévoient un effacement automatique des dettes après un certain délai, le droit suisse n’offre pas formellement de « droit à un nouveau départ ». Néanmoins, plusieurs mécanismes permettent de s’en approcher :

  • La prescription des créances après 10 ans (20 ans pour les ADB)
  • La possibilité de négocier des abandons de créances avec les créanciers
  • Le fait que les inscriptions au registre des poursuites sont effacées après 5 ans

Notre étude d’avocats développe des stratégies personnalisées pour les particuliers en difficulté, en combinant ces différents mécanismes légaux pour construire une voie vers le redressement financier, adaptée à chaque situation individuelle.

Approches pratiques et stratégies juridiques actuelles

La gestion des situations de surendettement en Suisse a considérablement évolué ces dernières années, avec l’émergence d’approches plus pragmatiques et moins stigmatisantes. Cette évolution reflète une meilleure compréhension des facteurs menant au surendettement et la reconnaissance que des solutions constructives profitent à l’ensemble de la société.

L’approche préventive et le conseil financier

La prévention joue un rôle croissant dans le traitement des difficultés financières. De nombreux cantons ont mis en place des services de conseil en matière de budget et d’endettement, accessibles gratuitement aux personnes concernées. Ces services interviennent souvent avant que la situation ne devienne critique, permettant d’éviter le recours aux procédures formelles comme la faillite.

L’accompagnement précoce par un avocat spécialisé peut transformer radicalement l’issue d’une situation financière dégradée. En intervenant avant l’accumulation des poursuites, notre étude d’avocats aide ses clients à structurer des solutions durables et à préserver leur solvabilité à long terme.

Les négociations extrajudiciaires

La tendance actuelle privilégie les règlements négociés en dehors des tribunaux. Ces approches présentent plusieurs avantages :

  • Une plus grande souplesse dans l’élaboration des solutions
  • Des coûts réduits par rapport aux procédures judiciaires
  • Une discrétion accrue, préservant la réputation du débiteur
  • Des délais généralement plus courts

Les créanciers institutionnels (banques, assurances, administrations) disposent souvent de procédures internes pour traiter les cas de surendettement, avec une marge de manœuvre significative pour accepter des arrangements.

L’évolution du cadre législatif

Le droit suisse de la faillite et des poursuites, bien que relativement stable dans ses principes fondamentaux, connaît des adaptations régulières. Des discussions sont en cours concernant la modernisation de certains aspects de la LP, notamment pour faciliter le redressement financier des particuliers.

Parmi les évolutions notables, on peut citer la dématérialisation croissante des procédures et l’harmonisation des pratiques entre les cantons, qui simplifient les démarches pour les débiteurs comme pour les créanciers.

Notre étude d’avocats maintient une veille juridique constante sur ces évolutions législatives et jurisprudentielles, garantissant à nos clients des conseils actualisés et pertinents face à leur situation d’endettement. Nous combinons expertise juridique et approche humaine pour accompagner chaque personne vers une solution adaptée à ses circonstances particulières, qu’il s’agisse d’un assainissement des dettes, d’un sursis concordataire ou, lorsque nécessaire, d’une procédure de faillite structurée pour préserver au mieux ses intérêts.

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