Imposition des dividendes

Imposition des dividendes, intérêts et redevances en Suisse

En Suisse, le traitement fiscal des dividendes, intérêts et redevances constitue un domaine de spécialisation qui nécessite une maîtrise approfondie de la législation helvétique. Notre étude d’avocats possède l’expertise nécessaire pour naviguer dans ce système complexe qui combine l’impôt fédéral direct, les impôts cantonaux et communaux, ainsi que les conventions de double imposition. Le régime fiscal suisse présente des particularités notables, notamment avec l’impôt anticipé de 35% prélevé à la source sur certains revenus de capitaux mobiliers. La compréhension des mécanismes de réduction ou de remboursement de cet impôt, ainsi que des possibilités d’optimisation fiscale légales, représente un avantage considérable pour les investisseurs et les entreprises opérant en Suisse.

Le régime d’imposition des dividendes en Suisse

En Suisse, les dividendes sont soumis à un système d’imposition qui se caractérise par sa structure à plusieurs niveaux. Au niveau fédéral, les dividendes sont assujettis à l’impôt anticipé de 35%, prélevé directement à la source. Ce prélèvement constitue une garantie pour l’administration fiscale, mais n’est pas définitif pour les résidents suisses qui peuvent en demander le remboursement sous certaines conditions.

Pour les personnes physiques résidentes en Suisse, les dividendes sont intégrés au revenu imposable. Toutefois, depuis la réforme de l’imposition des entreprises II, un allègement substantiel a été introduit sous forme d’imposition partielle. Ainsi, lorsque les participations représentent au moins 10% du capital-actions ou du capital social d’une société, les dividendes ne sont imposés qu’à hauteur de:

  • 70% au niveau fédéral
  • Entre 50% et 70% au niveau cantonal, selon les cantons

Pour les personnes morales suisses, le système est différent. Les sociétés détenant au moins 10% du capital d’une autre société, ou des participations d’une valeur vénale d’au moins 1 million de francs, peuvent bénéficier de la réduction pour participations. Ce mécanisme permet d’éviter une triple imposition économique en réduisant l’impôt sur le bénéfice proportionnellement au rapport entre le rendement net des participations et le bénéfice net total.

Particularités cantonales dans l’imposition des dividendes

La Suisse étant un État fédéral, chaque canton dispose d’une autonomie fiscale qui engendre des différences notables dans le traitement des dividendes:

  • Certains cantons comme Zoug ou Schwyz proposent des taux d’imposition particulièrement avantageux
  • D’autres cantons offrent des abattements plus généreux sur la base imposable des dividendes
  • Les barèmes progressifs d’imposition varient considérablement d’un canton à l’autre

Pour les investisseurs étrangers, l’impôt anticipé de 35% peut être partiellement ou totalement remboursé en fonction des conventions de double imposition (CDI) conclues entre la Suisse et leur pays de résidence. Notre étude d’avocats accompagne régulièrement des clients internationaux dans ces procédures de remboursement qui nécessitent une connaissance approfondie des conventions applicables et des formalités administratives spécifiques.

Imposition des intérêts en Suisse

Le traitement fiscal des intérêts en Suisse présente des caractéristiques distinctes de celui des dividendes. Contrairement à une idée répandue, tous les intérêts ne sont pas soumis à l’impôt anticipé. Seuls les intérêts provenant d’avoirs de clients auprès de banques suisses, d’obligations de débiteurs suisses et de certains placements collectifs de capitaux sont assujettis à cet impôt de 35%.

Pour les personnes physiques résidentes en Suisse, les intérêts perçus sont intégralement imposables en tant que revenus de la fortune mobilière, sans bénéficier d’une imposition partielle comme les dividendes. Cette différence de traitement peut influencer les stratégies d’investissement, favorisant parfois les placements orientés vers les dividendes plutôt que vers les intérêts.

Intérêts exonérés d’impôt anticipé

Plusieurs catégories d’intérêts échappent à l’impôt anticipé, notamment:

  • Les intérêts des prêts hypothécaires
  • Les intérêts des prêts entre sociétés non bancaires
  • Les intérêts versés par des débiteurs étrangers
  • Les intérêts d’obligations étrangères, même détenues dans un dépôt bancaire suisse

Dans le contexte international, la Suisse a conclu de nombreuses conventions de double imposition qui prévoient généralement une réduction, voire une suppression, de l’imposition à la source sur les intérêts versés à des non-résidents. Ces conventions permettent d’éviter que les mêmes revenus ne soient imposés deux fois, dans le pays source et dans le pays de résidence du bénéficiaire.

Pour les entreprises, les intérêts versés constituent généralement des charges déductibles du bénéfice imposable, sous réserve des règles sur la sous-capitalisation et les taux d’intérêt conformes au principe de pleine concurrence. L’Administration fédérale des contributions publie annuellement des circulaires précisant les taux d’intérêt admissibles pour les avances ou prêts en francs suisses et en monnaies étrangères.

Traitement fiscal des redevances en Suisse

Les redevances représentent la rémunération versée pour l’utilisation ou la concession de droits d’auteur, de brevets, de marques, de designs, de modèles, de plans, de formules ou de procédés secrets. En Suisse, le traitement fiscal des redevances présente des spécificités avantageuses qui contribuent à l’attractivité du pays pour les entreprises détenant des actifs incorporels.

Contrairement aux dividendes et à certains intérêts, les redevances versées par un débiteur suisse à un bénéficiaire suisse ou étranger ne sont pas soumises à l’impôt anticipé de 35%. Cette absence de retenue à la source constitue un atout majeur du système fiscal suisse dans un contexte international.

Imposition des redevances pour les personnes physiques

Pour les personnes physiques résidentes en Suisse, les revenus provenant de redevances sont imposables en tant que:

  • Revenus d’une activité lucrative indépendante, si l’activité créatrice est exercée à titre professionnel
  • Revenus de la fortune mobilière, si l’activité est occasionnelle ou si la personne est simplement titulaire de droits acquis

Dans le premier cas, les cotisations sociales sont dues, mais des déductions pour frais d’acquisition du revenu sont possibles. Dans le second cas, l’imposition se fait sans déduction spécifique liée à l’acquisition de ces revenus.

Imposition des redevances pour les personnes morales

Pour les sociétés suisses, les redevances perçues s’intègrent au bénéfice imposable. Toutefois, plusieurs cantons ont mis en place des régimes fiscaux favorables pour les revenus provenant de la propriété intellectuelle, notamment sous forme de patent box.

Ce régime, introduit dans le cadre de la réforme fiscale RFFA (Réforme fiscale et financement de l’AVS), permet une imposition réduite des revenus provenant de brevets et de droits comparables. Le taux d’allègement peut atteindre jusqu’à 90% selon les cantons, ce qui rend la Suisse particulièrement attractive pour les entreprises innovantes et les centres de recherche et développement.

Pour les redevances versées à l’étranger, l’absence d’impôt à la source suisse simplifie considérablement les flux financiers internationaux. Néanmoins, ces paiements doivent respecter le principe de pleine concurrence pour être entièrement déductibles du bénéfice imposable de la société suisse qui les verse.

Impact des conventions de double imposition

La Suisse a développé un vaste réseau de conventions de double imposition (CDI) qui couvre plus de 100 pays. Ces accords internationaux jouent un rôle fondamental dans la détermination du traitement fiscal des dividendes, intérêts et redevances dans un contexte transfrontalier.

Les CDI suivent généralement le modèle de l’OCDE, avec certaines spécificités propres à chaque négociation bilatérale. Elles prévoient des taux maximaux d’imposition à la source qui sont souvent inférieurs aux taux ordinaires, en particulier pour les dividendes et les intérêts.

Réduction des taux d’imposition à la source

Pour les dividendes, les conventions prévoient généralement:

  • Un taux réduit de 15% pour les dividendes ordinaires (au lieu des 35% d’impôt anticipé)
  • Un taux privilégié de 0% à 5% pour les dividendes versés à des sociétés qui détiennent une participation substantielle (généralement au moins 10% ou 25% du capital)

Pour les intérêts, de nombreuses conventions prévoient une exonération complète d’impôt à la source, ou limitent celui-ci à un taux maximal de 5% à 10%.

Concernant les redevances, bien que la Suisse ne prélève pas d’impôt à la source sur ces paiements, les conventions garantissent que le pays de résidence du bénéficiaire n’appliquera pas non plus de retenue excessive, facilitant ainsi les transferts de technologie et l’utilisation de propriété intellectuelle à l’échelle internationale.

Procédures de récupération et dégrèvements

Pour bénéficier des avantages conventionnels, deux procédures principales existent:

  • La procédure de remboursement: l’impôt anticipé est prélevé au taux plein de 35%, puis le bénéficiaire demande le remboursement de la différence entre ce taux et le taux conventionnel
  • La procédure de dégrèvement à la source: sur demande préalable, le débiteur suisse peut directement appliquer le taux réduit prévu par la convention

Notre étude d’avocats dispose d’une expertise significative dans ces procédures administratives qui requièrent une connaissance approfondie des formulaires spécifiques à chaque pays et des délais stricts à respecter.

Défis actuels et opportunités d’optimisation fiscale

Le paysage fiscal international connaît des mutations profondes qui affectent directement l’imposition des dividendes, intérêts et redevances en Suisse. L’adoption du projet BEPS (Base Erosion and Profit Shifting) de l’OCDE et la mise en œuvre de l’échange automatique de renseignements ont considérablement modifié les pratiques fiscales internationales.

Dans ce contexte d’évolution permanente, notre étude d’avocats assure une veille juridique constante pour adapter les stratégies fiscales de nos clients aux nouvelles exigences réglementaires tout en maximisant les avantages légitimes offerts par le système fiscal suisse.

Planification fiscale conforme aux nouvelles normes internationales

Plusieurs approches peuvent être envisagées pour une gestion fiscale optimale:

  • Structuration appropriée des investissements pour bénéficier des taux réduits sur les dividendes (participation minimale de 10%)
  • Utilisation judicieuse des patent boxes cantonales pour les revenus de propriété intellectuelle
  • Choix stratégique du canton d’implantation en fonction des spécificités fiscales locales
  • Financement optimisé des entreprises tenant compte des règles sur la sous-capitalisation

La Suisse a su préserver son attractivité fiscale tout en se conformant aux standards internationaux de transparence. Les récentes réformes, comme la RFFA, ont supprimé les statuts fiscaux spéciaux critiqués à l’international tout en introduisant de nouvelles mesures conformes aux standards OCDE, comme les patent boxes ou les déductions supplémentaires pour la recherche et le développement.

Assistance professionnelle dans un environnement complexe

Face à cette complexité croissante, l’accompagnement par des spécialistes devient indispensable. Notre étude d’avocats propose une approche personnalisée qui tient compte de la situation spécifique de chaque client, qu’il s’agisse d’un particulier fortuné, d’une PME ou d’un groupe international.

Nos services couvrent notamment:

  • L’analyse préalable des structures d’investissement et des flux financiers
  • La détermination des conventions applicables et des taux d’imposition réduits
  • L’assistance dans les procédures de remboursement d’impôt anticipé
  • La représentation auprès des autorités fiscales en cas de contrôle ou de litige

Les développements en matière de transparence fiscale et d’échange automatique d’informations ont modifié l’approche de la planification fiscale, désormais orientée vers des structures plus substantielles et des avantages fiscaux explicitement prévus par la législation suisse et les conventions internationales.

La maîtrise des subtilités du système fiscal suisse et des interactions complexes avec les conventions de double imposition permet à notre étude d’avocats d’offrir un conseil juridique de haute qualité, adapté aux besoins spécifiques de chaque client dans le respect strict de la légalité, tout en tirant parti des nombreux avantages que continue d’offrir la Suisse en matière d’imposition des dividendes, intérêts et redevances.

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